Ils sont plus de 8.000 étudiants subsahariens au Maroc. Sénégalais, Ivoiriens, Maliens, Congolais, Guinéens, Gabonais, Kenyans ou Nigériens, ces jeunes, tous sexes confondus, n’y sont pas en transit vers l’eldorado européen. Attirés par la qualité des cursus scolaires, les opportunités d’emploi et surtout la stabilité du pays, ils ont entrepris le voyage. Une fois sur place, rares sont ceux qui préfèrent le retour chez-eux. Une décision qui a certes ses raisons. Mais, à quel prix? Dans quelles conditions vivent-ils? Quels sont leurs projets d’avenir? Comment côtoient-ils les marocains qui, d’office, ont un jugement de valeur sur leurs frères d’Afrique? Arrivent-ils à intégrer une société «raciste» sinon «méfiante»? Des questions parmi d’autres auxquelles l’Etudiant.ma tente de répondre. Reportage. 16h35, aéroport Mohamed V, à Casablanca. Ce jeudi, 2 août 2012, la salle d’arrivée du terminal 2 est peuplée de jeunes subsahariens. C’est l’heure d’atterrissage de trois avions africains. Cheikh, Nigérien, attend impatiemment son frère qui débarque chez lui. Ce nouveau bachelier est préinscrit à une faculté de la métropole. Son frère le rejoint pour étudier en médecine. A quelques pas de lui, Maurice, Camerounais, porte une signalétique où est inscrit «Nyouga» (son nom de famille). Etudiant à la faculté des sciences économiques, il est chargé de recevoir trois nouveaux étudiants camerounais, dont un cousin lointain. D’autres, dont on ignore leurs origines et les raisons de leur présence, attendent également. Les yeux figés sur la porte de sortie des passagers, ils bavardent avec leurs compagnons. «Un Africain, ça parle sans cesse», plaisante Adama, notre guide Sénégalais. «Impossible de trouver un africain qui ne parle pas. Et quand il ne trouve personne avec qui discuter, il chante», poursuit-il en souriant. A ce moment, Cheikh réplique : «Tu as raison mon frère. Parler nous a toujours fait du bien. Ça nous réconforte.
«Pour nous, étudiants africains, trouver une location n’est pas une chose aisée. Les propriétaires nous imposent des conditions terribles, celle notamment de recevoir un nombre limité de visiteurs».
«Dans la rue et dans les lieux publics, nous sommes souvent insultés voire agressés verbalement… »
«Pour la majorité des marocains nous restons des gens sales qui font trop de bruit et qui créent des problèmes.»
«Les bourses, dont bénéficient plus de 80% des jeunes étrangers inscrits dans l'enseignement public, nous encouragent à venir.»
Effectifs des étudiants étrangers au Maroc
L’ingénierie est une spécialité qui attire de nombreux bacheliers et étudiants. Mais où effectuer ce type de formation : au Maroc ou en France ?